Les hybrides d'Helleborus orientalis




Helleborus x hybridus 'Painted Bunting'



Parmi les hellébores que nous cultivons dans notre jardin, les plus précieux à nos yeux sont sans aucun doute les hybrides d'Helleborus orientalis, une plante originaire de Grèce, de Turquie, jusqu'au Caucase, où elle pousse en lisière de bois et dans les prés. Ces plantes sont un présent de Dame Nature aux jardiniers moroses, dans ces mois d'hiver, tristes et froids, alors que le printemps semble encore lointain. Leur feuillage commence à se développer lorsque les fleurs fanent ; les feuilles vertes, lustrées, profondément divisées comme les doigts d'une main, persistent jusqu'à l'hiver suivant. Leurs boutons floraux apparaissent souvent au cœur de l'hiver et leur floraison se prolonge jusqu'au mois d'avril. Leurs fleurs somptueuses s'inclinent au sommet des hampes si bien qu'il faut se pencher, voire s'agenouiller pour les contempler. De nombreux cultivars ont été sélectionnés par des pépiniéristes passionnés, spécialisés dans leur hybridation. Dans les années 1960, en Angleterre, ces pionniers furent Eric Smith et Jim Archibald de The Plantsman Nursery, dans le Dorset, Helen Ballard, dans son jardin du Worcestershire et Elizabeth Strangman, à Washfield Nursery, dans le Kent, co-auteur avec Graham Rice de The Gardener's Guide to Growing Hellebores, publié en 1993 ; plus récemment, en France, Martine Lemonnier, aux Jardins de Bellevue, Seine-Maritime, et Sandrine et Thierry Delabroye, dans leur pépinière de Hantay, Nord, poursuivent leurs travaux d'hybridation avec succès.
















Les grandes fleurs de ces aristocrates de l'hiver, composées de cinq sépales, adoptent des coloris et des formes très divers. Leurs couleurs varient du blanc, crème, abricot, jaune, aux différents tons de rose, rouge, pourpre, gris ardoise, presque noir ; l'intérieur est immaculé ou moucheté, taché de cramoisi et de marron, parfois subtilement teinté de vert, trésors qu'elles dérobent souvent au regard du passant. Les unes sont rondes, en forme de coupe, retombantes, les autres se tournent vers le ciel, offrant ainsi leurs étamines jaune pâle.
Nous préférons les formes à fleurs simples mais les hybrideurs en ont créé d'autres à fleurs doubles, à cœur d'anémone... Dans notre jardin, les hellébores se ressèment volontiers autour des pieds mères. Nous les avons installés, à mi-ombre, au pied des arbustes, sur un tapis d'Eranthis hyemalis, de Cyclamen coum ou d'Anemone nemorosa pour les uns ; en compagnie de Pulmonaria, Dicentra et Brunnera macrophylla ou encore d'Epimedium et Euphorbia pour les autres.

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